Séjour à Kyoto, ancienne capitale du Japon
Fin avril/début mai (je suis très très en retard...) nous avons eu 5 jours de vacances, durée parfaite pour nous rendre enfin à Kyoto, l'ancienne capitale impériale du Japon, la ville japonaise qu'il ne faut visiblement surtout pas manquer avant de quitter l'Asie...
Nous avons préparé notre circuit avant notre départ pour être sûrs de ne rien rater ! Une fois sur place, c'était un peu difficile parfois de se repérer sur les plans, les lignes de bus... du coup on a fait quelques modifications mais on a vu beaucoup de jolies choses !
Attention ce post va être un peu long et va déborder de photos, mais c'était tellement beau que j'ai eu beaucoup de mal à sélectionner les meilleures ! J'ai essayé de rajouter quelques éléments sur l'historique des différents sites, c'est très incomplet mais ce fut déjà très long à chercher !
Avant le premier jour de visite, arrivée à la gare de Kyoto - où il n'est pas rare de voir un enfant tenu en laisse par ses parents...
J'adore le genre de pub ci-dessous, on est mis dans le bain tout de suite et surtout ça me rappelle mon dessin animé d'enfance préféré ! (Candy)
A la sortie de la gare, rien de spécial, Kyoto ne m'émerveille pas d'emblée. Ci-dessous la tour de la ville, construite en 1964 (érigée 131 m au-dessus du sol, elle comporte un observatoire qui permet de voir l'ensemble de la ville ; nous n'y sommes pas allés, ce n'était pas notre priorité) :
Nous rejoignons donc notre hôtel à pied et découvrons notre jolie chambre traditionnelle :
On part faire un tour en ville, ce n'est pas féérique comme je l'imaginais mais on se sent bien au Japon !
Les habitations sont basses donc étroites vu le nombre d'habitants, la taille des voitures fait parfois sourire...
Après une demi-journée à faire le tour du quartier, nous avons enchaîné trois jours de visites, à pied essentiellement (15 km de marche par jour tout de même !) :
Jour 1
Nous commençons par traverser le pont Sanjo qui enjambe la rivière Kamogawa - on voit des kimonos partout !
On visite ensuite le parc aux singes, d'où l'on peut avoir un joli panorama de la ville.
On fait ensuite une balade à pied le long de la rivière.
Après une bonne marche, on arrive au temple Daihikaku (Senkoji temple), caché au fond du sentier. Ce petit temple bouddhiste zen a été construit par Ryoui Suminokura, grand homme d'affaires de la fin du 16 ème siècle.
Et on continue avec un déjeuner au bord de la rivière - bon on a voulu manger local, on a été plutôt déçus !
Juste après, nous nous rendons au temple Tenryuji-zen, une ancienne villa construite par l'empereur Kameyama, reconvertie en temple bouddhiste zen en 1339. Depuis le temple a brûlé 8 fois, la dernière datant de 1864. La plupart des constructions datent donc de la fin 19ème/début 20ème.
Le jardin du temple est par contre l'un des plus ancien du Japon, il a gardé la même apparence qu'au 14ème siècle. Dans tout le parc on a pu croiser des femmes habillées en habit traditionnel. Kyoto est la ville du kimono japonais, il y a des boutiques de location à la journée à tous les coins de rue ! enfin à la sortie du jardin, pas dedans.
On se promène ensuite dans la forêt de bambous, pas aussi grande et impressionnante qu'on l'imaginait donc la balade fut assez rapide.
En repartant, on se prend une petite glace au passage pour la pause goûter - il fait chaud !
Puis on visite le sanctuaire Kitano Tenmangu. Celui-ci a été construit en 947 par l'empereur de l'époque. Depuis, les empereurs, les samouraïs, la noblesse, puis le peuple venaient régulièrement y faire des prières. Il a été plusieurs fois détruit par des incendies, l'entrée et la porte principale datent de 1845.
Vous l'aurez compris, Kyoto est la ville des temples - il y en a pas moins de 2500 !
Et pour finir la journée, un dîner assez léger dans un restaurant italien.
Jour 2 : des temples, des temples, et encore des temples !
Le sanctuaire Yasaka jinja, construit initialement en 656, est l'un des plus célèbres sanctuaires de Kyoto ; il accueille chaque année de nombreux touristes japonais pour des célébrations traditionnelles, dont le nouvel an.
Le parc Maruyama attenant, élaboré au 19 ème siècle, est le jardin le plus célèbre de Kyoto avec son étang, son ruisseau et ses nombreux cerisiers.
Juste à côté se trouve le temple Otani Sobyo (dont je n'ai malheureusement pas trouvé trace sur internet) :
avec un cimetière à l'intérieur.
Quelques mètres plus loin, le cimetière militaire Ryozen-kannon, dont la statue du Bodhisattva Avalokitesvara fut édifiée en 1955. Ce cimetière fut construit en l'honneur des Japonais sacrifiés durant la Seconde Guerre Mondiale mais également des 48000 soldats étrangers morts sur la terre japonaise ou dans des territoires sous contrôle militaire japonais.
Ci-dessous la pierre des empreintes de Bouddha :
Dans le prolongement, le quartier de Gion, quartier traditionnel de Kyoto qui date de l'époque féodale. Il est notamment réputé pour ses geishas que l'on voit déambuler dans les rues vêtues de leur kimono de soie.
Pour le déjeuner, un plat local, assez bon. Le même genre que sur les pistes de ski à Nagano.
Après s'être restaurés, on continue avec le complexe Kiyomizu-Dera, un temple bouddhique comprenant un sanctuaire shinto dédié à l'amour et aux rencontres. Il a été construit en 780 à la demande de Sakanoue Tamuramaro, un shogun de l’époque, et reconstruit en 1663 suite à un incendie.
Encore une petite glace en chemin...
Le temple Ginkaku-ji (temple d'argent), est un temple zen qui a été construit en 1482 par Ashikaga Yoshimasa, pour y passer sa retraite ; son grand-père avait fait édifier le temple d'or (voir plus loin).
L'intérieur n'était malheureusement pas accessible au public mais le jardin, avec ses nombreux cyprès japonais et son sol décoré de sable blanc, était magnifique !
Un peu plus loin, le chemin de la philosophie est un sentier amémagé qui longe un petit canal bordé d'une végétation verdoyante. On l'appelle aussi la promenade du philosophe, en référence au professeur Kitaro Nishida, qui l'empruntait chaque jour.
Et enfin le temple Nanzen-ji. Ce temple et son jardin ont été contruits en 1703 par Keisho In, la mère du Shogun Tsunayoshi. Au 13ème siècle, le site abritait la Villa impériale, détruite ensuite. Le jardin “Zenrinji den” est un lieu refait dans son état original.
Rentrés rincés après cette longue journée de marche !
Et pour le dîner, un petit Bouchon Lyonnais ! Où Jérôme a été ravi de retrouver des saveurs de son enfance.
Jour 3
Le Pavillon d’or (Kinkaku-ji), temple bouddhiste zen entièrement recouvert de feuilles d'or - un chef d'oeuvre, l'un des lieux les plus populaires de Kyoto.
Au 14ème siècle c'était également une villa, maison d'hôte destinée essentiellement à accueillir l'empereur et d'autres nobles. Elle appartenait au Shogun Ashikaga Yoshimitsu, dirigeant militaire du Japon. La villa a été reconvertie en temple zen lors de la mort de son propriétaire, selon ses dernières volontés.
Le temple a été détruit à plusieurs reprises par les flammes, et le Pavillon d'Or, qui avait été épargné jusque là, a dû être entièrement reconstruit en 1950, suite à un incendie provoqué par un moine. C'est donc une copie de l'original que nous avons vue. Mais une copie à l'identique, magnifique !
En repartant, sandwich et salade dans un Mini Mart, histoire de changer un peu et de déjeuner à la manière des étudiants, avec de bons jus de fruits frais ! Ah si seulement on trouvait ça aussi à tous les coins de rue chez nous.
Après ce rapide lunch, direction le jardin Ryoan-ji, avec son temple - originellement une maison de campagne, achetée en 1450 par Hosokawa Katsumoto qui en a fait un temple zen. Le temple fut reconstruit en 1499, suite à un incendie également.
Le temple se trouve dans un magnifique jardin - dont le jardin de pierres (ci-dessus : 15 pierres entourées de sable blanc) - quelle beauté cette nature !
Ensuite, nous nous rendons au château de Nijo, achevé en 1603 par Tokugawa Ieyasu, suite à sa nomination de shogun par l'empereur. Le shogun séjournait temporairement dans le château, lorsqu'il se rendait dans la capitale impériale. Pendant son absence, des samourais gardaient la demeure. Depuis, les shoguns s'y sont succédés. Le château a servi de décors à de nombreuses cérémonies. En 1867, notamment, la fin du règne politique du shogunat Tokugawa et la restauration du pouvoir de l'empereur y ont été proclammées. Le château est devenue une résidence impériale, mais l'empereur Meiji est parti s'installer à Edo, qu'il a renommé Tokyo, devenue depuis la nouvelle capitale du Japon. Le château a été offert à la ville de Kyoto en 1939. Il a fait l'objet de grands travaux de restauration en 2011.
Ci-dessous la porte qui garde l'entrée du palais Ninomaru ; il faut savoir que l'architecture d'une porte exprime l'élévation sociale de son propriétaire.
J'ai pu prendre une photo de l'intérieur avant de m'apercevoir que c'était interdit (juste pour accélérer le flux des visiteurs). Dommage, c'était tellement impressionnant, surtout la salle où le shogun reçoit des délégations étrangères venues demander l'ouverture des ports japonais !
Mais l'extérieur valait encore le coup ! Mélange du jardin japonais et du jardin occidental gazonné, magnifique.
Et pour terminer cette jolie escapade, le sanctuaire Fushimi-Irani - une merveille !!!!! Il date du début du 8ème siècle et est dédié à la déesse du riz Inari.
En entrant dans ce sanctuaire, on est saisi par deux symboles majeurs : les "1000" torri laqués vermillon (portiques), et les statues en pierre de renard.
Le sanctuaire s'étend dans une forêt sur une colline. Sa superficie totale est de 870 000 m2, soit la taille de 120 terrains de football.
Le sanctuaire est comme beaucoup d'autres consacré au dieu renard du Shintô, appelé Inari-shin ou Inari-no-kami, un dieu des récoltes et des grains. De nos jours, il est vénéré comme dieu de toutes les entreprises de façon générale, quel que soit le domaine. C’est parce qu’il mange les rats qui s’attaquent aux récoltes, que la couleur et la forme de sa queue sont celles d’un épi de riz mûr, que les renards ont acquis ce statut de dieu agricole.
Ce sont les mille torii qui marquent l’entrée du sanctuaire qui le rendent très populaire auprès des touristes étrangers. Le pavillon principal se trouve au pied du mont Inariyama, qui est entièrement considéré comme un domaine divin. La couleur vermillon des mille torii était à l’origine la couleur des divinités du taoïsme chinois. Elle est obtenue à partir de cinabre (sulfure de mercure), et est depuis les temps anciens utilisée pour préserver le bois. Bien qu’on les appelle les mille torii du sanctuaire Fushimi Inari, il paraîtrait qu’il y en a en fait plus de dix mille.
Depuis l’ère d’Edo, les personnes qui ont eu leur vœu réalisé ont pour coutume d’offrir un nouveau torii au sanctuaire. Le coût d’un torii varie entre 175 000 (1400 euros) et 1 302 000 yens (10200 euros). La date et le nom de la personne ou du groupe qui a financé chaque torii sont indiqués à l’arrière des montants. Il faut savoir qu'en réalité ces torii ont été essentiellement financés par des hommes d'affaires, des sociétés ou de grands groupes. Donc, bien que l'on trouve tous ces caractères bien jolis, il s'agit en fait de publicités...
Tout le long du chemin, on peut contempler des torri de toutes tailles...
Nous sommes restés assez longtemps dans ce sanctuaire, c'était tellement impressionnant ! Et surtout nous voulions absolument faire toute la visite, d'une part pour nous rendre compte de sa superficie, d'autre part pour semer les Chinois qui se limitaient aux premières centaines de mètres et être enfin un peu tranquilles (Oui c'était vraiment fatigant de monter pendant deux heures ! Et de refaire le chemin inverse).
Nous sommes rentrés au coucher du soleil.
Pour le dîner cette fois, une petite pizzeria.
On en a pris plein les yeux et plein les jambes au cours de ce voyage, on est rentrés tous les jours sur les rotules !!!
Allez je termine avec une petite photo de mon cher et tendre... je savais pas où la caser ! Il est beau non ?