Notre séjour à Yamanouchi
Pour skier, on avait le choix entre une station de type occidental avec foison de restos et bars étrangers, ou une station typiquement japonaise. Bien évidemment, quand on sait qu'on n'ira probablement qu'une fois dans sa vie, on opte pour la deuxième solution !
Nous avons logé à Yamanouchi,
dans un "ryokan" - auberge traditionnelle japonaise, tenu par une propriétaire très accueillante et très serviable (elle nous a plusieurs fois transportés dans sa voiture personnelle).
Nous avons pris deux chambres : la nôtre, chambre de style japonais, et celle des enfants, de style western japonais, c'est à dire avec deux lits occidentaux et deux futons, un coin table à thé et une salle de bain.
J'en profite pour parler un peu de l'habitat japonais :
Quand on entre chez quelqu'un, on se déchausse et on range soigneusement ses chaussures à côté de celles qui sont déjà alignées. On nous remet en général des sandales, et il y en a qui sont réservées pour les toilettes.
La maison japonaise comprend des portes coulissantes faite en carton épais tendu sur un cadre en bois, et des fenêtres en bois couvertes de fin papier blanc, coulissantes également.
La chambre traditionnelle est vide : les futons ne sont déroulés que le soir venu, et rangés dans des placards le lendemain matin. Il y a une pièce à tatamis qui comporte une table basse et des coussins à même le sol.
Ceci dit de plus en plus de foyers sont équipés de lits occidentaux et de tables et chaises similaires aux nôtres.
La surprise pour nous deux fut la salle de bain commune, enfin d'un côté les hommes et de l'autre les femmes. Il y a de chaque côté quatre douches qui se situent dans la même pièce, il faut s'assoir sur un petit siège pour se laver ; le onsen (bain chaud) est intégré à la salle ; il est interdit d'y mettre un maillot de bain, et obligatoire de se laver avant de rentrer dans le bain.
Autant vous dire que ma première douche fut très rapide, même si j'étais seule. J'ai rapidement compris que si la lumière était allumée en arrivant, cela signifiait que c'était occupé. Par contre, le noir complet voulait dire "libre" ! Et généralement c'était le cas.
Mes douches sont donc devenues de plus en plus longues. Quel bonheur après une journée dans le froid de se prélasser dans un grand bain chaud ! Même Damien a testé dès le deuxième jour et n'a pas été gêné plus que cela par l'arrivée de Japonais, il a donc continué dans le même esprit.
Ci-dessous les casiers pour ranger ses affaires ; obligés de sortir du spa tout nu !
Quant aux toilettes, il y en a de moins en moins à la turque ; ce sont des toilettes de type occidental très sophistiquées puisqu'elles sont équipées de lunettes chauffantes et de jets d'eau chaude pour une hygiène optimale.
Le ski
Le canton de Yamanouchi où nous étions compte trois petites communes : Yudanaka où nous logions, Shiga Kogen et Snow Monkeys, ainsi que plusieurs stations de ski privées.
Comme en ville, pas un seul étranger, que nous ! Du moins la première semaine. D'ailleurs on ne peut pas dire qu'il y avait foule, ça circulait cent fois mieux qu'en France, et pas une fois on a fait la queue aux remonte-pentes au cours des huit premiers jours.
C'est parce que les Japonais n'ont que quatre jours de vacances, à partir du 30 décembre. La deuxième semaine, il y a eu plus de monde mais tout de même moins qu'en France.
La remise en route après quatre années s'est faite très rapidement, même pour Marie qui n'avait pas une grande expérience. Dès le deuxième jour elle allait aussi vite que moi ! Voire même plus vite...
On a tout de même perdu Florian la première journée… Ceci dit il est tranquillement retourné dans le magasin de location de skis, d'où on nous a appelés par hauts parleurs dans toute la station - dans un anglais à peine compréhensible - mais bon l'essentiel est qu'on l'ait retrouvé.
Quant aux grands, ça a été, ils n'ont pas trop délaissé leurs parents, Damien a parfois skié seul mais en règle générale on restait tous les six.
Le temps a été variable d'un jour sur l'autre ; on a trouvé qu'il faisait quand même bien plus frais qu'en France.
On a commencé par le domaine de Ryuoo.
Il semble qu'il y ait quatre types de pistes ici : verte (très facile), rouge (facile, je dirais que ça s'apparente à nos bleues même si Jéjé n'est pas d'accord), orange (la rouge avec les bosses en plus) et noire (selon moi c'est niveau rouge en France).
Rectification : l'avant-dernier jour on est tombés sur des bleues. Et des pistes qu'on pensait noires étaient en fait rouges, bref on n'y comprend pas grand chose.
La station se vante de posséder la plus grosse cabine au monde ; proposant un départ toutes les vingt minutes, elle peut contenir jusqu'à 160 personnes. Il y a de la place à six ! Un peu moins quand c'est plein...
Tout le monde a chaussé des skis, Damien a tout de même tenté le snowboard une demi-journée. Mais malgré son expérience en skate, il n'a pas tellement apprécié.
Pour le déjeuner, même principe qu'en France, il y a des cantines un peu partout sur les pistes avec des self-service. Les plats servis sont tout à fait corrects, mais un peu chers.
Le dernier resto - mexicain - était très chaleureux et très bon.
En milieu de parcours, on a stoppé nos activités sportives pour nous rendre en train à Nagano, ville qui a accueilli les Jeux Olympiques d'hiver de 1998.
Ça nous a tout de même fait marcher toute la journée, entre le shopping et la visite du temple de Zenko, qui attire chaque année huit millions de visiteurs.
Ce temple est la seule "attraction" historique et culturelle de la ville. Nous l'avons rejoint à pied depuis la gare, la route y menant (1,5km) est complètement rectiligne. Il a été édifié au 7ème siècle mais détruit et reconstruit au début du 18ème.
L'intérieur est très beau avec son plafond à caissons et ses énormes lampes suspendues en or. Malheureusement les photos étaient interdites à l'intérieur.
Tous les six ou sept ans y a lieu la cérémonie du Gokaisho en l'honneur d'une statue sacrée - cachée du regard des mortels.
On a profité de cette journée pour entrer dans des papeteries (les cartes japonaises sont très belles) et des librairies où j'ai été époustouflée par la propreté des rayons. Pas un livre qui dépassait !
De retour à Yamanouchi, on a changé de station, on a testé celle de Yomasen, plus petite.
Puis celle de X-Jam, encore plus petite, histoire de changer de paysage. La neige abondante était toujours au rendez-vous.
Pour nous y rendre on prenait une navette depuis la gare, bien pratique car pas loin de l'hôtel. Malgré l'état des routes (neige + glace tous les matins et tous les soirs), le bus roulait assez vite car les véhicules japonais sont visiblement très bien équipés pour faire face à de mauvaises conditions climatiques.
On avait notre petit rituel avant de monter dans le bus. Chaque matin, direction le Lawson du coin où nous attendaient de bons cafés chauds et des viennoiseries tout à fait correctes - ça ne vaut pas nos croissants français mais c'est dix fois meilleur qu'en Chine.
Au début ce n'était pas facile de trouver notre chemin et de connaître les horaires des transports car tout est écrit en japonais... On était bien contents d'avoir les grands avec nous pour nous traduire certains caractères ! Car certains étaient proches du chinois.
Ci-dessous le plan du site auquel nous avons été confrontés pour trouver notre équipement, nos forfaits, et le départ des pistes... heureusement qu'on avait du temps devant nous...
Nous sommes les seuls touristes étrangers à avoir séjourné dix jours dans la même auberge ; les gens ne restent généralement que deux jours. Normal, il n'y a quasiment que des Japonais, et ce sont des fous du travail.
Du coup nous avons été interviewés par la télévision japonaise, pour une émission expliquant les motivations des touristes à choisir Yudanaka comme destination.
Nous allons tenter de récupérer la vidéo auprès de notre serviable propriétaire de l'hôtel, mais je ne garantis rien...
Pour terminer, de jolies photos du paysage, de couchers de soleil...